Adolphe DZOKANGA
1942-1998

Biographie
Né en 1942 à Makotimpoko, village situé au bord du fleuve Congo, Adolphe Dzokanga était descendant de la tribu Moye, appartenant à la famille Bangala-Bobangui, dont la population est composée majoritairement de pêcheurs.
Il fit ses premières études en lingala et en bobangui, en français et en latin chez les missionnaires catholiques et protestants à Yumbi (dans la région de Bolobo) et à l’Ecole Normale d’Ipoto au Zaïre.
Il parle ces langues locales dès son plus jeune âge, les étudie plusieurs années et parcourt une bonne partie du Zaïre.
Revenu chez lui au Congo, son pays natal, il continua ses études dans des établissements publics et privés et occupa des postes très divers :
- Responsable régional d’alphabétisation et d’éducation des adultes ;
- Attaché de presse à la présidence de la République ;
- Journaliste en lingala à la Voix de la Révolution Congolaise;
- Chargé de recherche sur le lingala à la Bibliothèque nationale en collaboration avec le père Moysan Nicolas ;
- Enseignant de lingala à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville et à l’Association congolaise d’amitié entre les peuples (A.C.A.P.).
Membre de l’Union nationale des écrivains, artistes et artisans congolais (U.N.E.A.C.) il fut également membre de l’Association des écrivains de langue française mer et outre-mer (A.D.E.L.F.).
Il poursuivit ses travaux en France à l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle où il soutint, le 28/10/1988, une thèse de doctorat "Adaptation de la langue lingala au contact socio-économique contemporain" et obtint la mention "Très bien".
Il enseigna le lingala à l’ Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) jusqu’à son décès en août 1998.
Unique spécialiste du lingala, langue vernaculaire parlée par des millions de personnes dans les deux Congo et les pays limitrophes, ses travaux sont mondialement connus.
Il laisse derrière lui une œuvre colossale permettant de découvrir la subtilité et la générosité de cette langue.
Son dernier regret, exprimé quelques jours avant sa mort devant sa fille Annick, était de ne pas avoir de successeur pour continuer ce travail après lui.
Puisse de nouvelles vocations naître de l'achat et de la lecture de ses ouvrages...
Publications
- Mateya ma politiki na lingala — « Initiation à la politique en Lingala »; 48 pages, Imprimerie nationale congolaise, 1972 (dépôt légal Brazzaville) (Épuisé) ;
- Nzembo ya nzambe avec N. Moysan et R. Nguema(Épuisé) ;
- Chansons et proverbes lingala (avec la collaboration de Behagel), 162 pages, CIL, Edicef 1978 (dépôt légal Bibliothèque nationale, Paris) ;
- Bikolongo, nzembo mpe masapo ya lingala — « Proverbes, chansons et contes lingala » (avec la collaboration de Roberte Tomassone) ; 318 pages, IPC Bonneuil, 1982 (dépôt légal Bibliothèque nationale, Paris) ;
- Nyongo y leta na Kongo-Bεlεzε — « La dette de l’État au Congo Belge » ; 152 pages, IPC Bonneuil, 1985 (dépôt légal Bibliothèque nationale, Paris) ;
- Déclaration universelle des droits de l’homme en cassette phonographique (version Français-Lingala) SACEM-SDRM 1991-1992, Paris ;
- Nouveau Dictionnaire illustré Lingala-Français, 592 pages, L.O., 1993 (dépôt légal Bibliothèque nationale, Paris) ;
- Parler quotidien de lingala illustré ; 311 pages, L.O., 1994 (dépôt légal Bibliothèque nationale, Paris) ;
- Grammaire pratique du lingala illustré ; 294 pages, L.O., 1995 (dépôt légal Bibliothèque nationale, Paris) ;
- Dictionnaire sémantique Français-Lingala illustré de la faune africaine, de l’anatomie humaine, animaux, poissons, oiseaux et l’art artisanal africain ; 1407 pages, L.O., 1995 (dépôt légal Bibliothèque nationale, Paris) ;
- Thèse de Doctorat 3ème cycle : Adaptation de la langue lingala au contact socio-économique contemporain (364 pages), soutenue le 28/10/1988 à l’INALCO, Paris, sous la direction de Pierre Alexandre.